
Il n’y a pas que la tomate et la volaille qui ont subi une réduction drastique de leurs prix. Même si ces producteurs tentent depuis peu de remonter la pente, la situation n’est guère reluisante chez d’autres agriculteurs et éleveurs. Certains produits maraîchers sont en passe de subir un coup similaire (légumes, fruits et autres). Il en est de même pour ce qui est des bovins ainsi que des produits laitiers. Les producteurs craignent que la crise sanitaire entraîne une crise alimentaire.
La réunion relative à la réponse contre le Covid-19 organisée hier en visioconférence par la plateforme nationale des organisations des producteurs agro-sylvopastoraux et halieutiques du Cameroun en présence de responsables de la FAO, était une occasion pour les acteurs de ces deux secteurs de poser leurs problèmes et leurs attentes.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbairobe, qui présidait cette concertation a rappelé qu’au-delà d’une crise sanitaire, la pandémie de Covid-19 pourrait avoir des impacts négatifs sur l’économie du pays. Des signaux allant dans ce sens sont déjà visibles sur la productivité de certaines filières agricoles et pastorales. D’après le Minader, l’inquiétude aujourd’hui, c’est d’assister à une crise alimentaire et ses effets néfastes sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.
Selon Bobbo Bakary, chef de file du groupe de concertation des acteurs face aux crises (GCAC), la situation est grave. Les producteurs n’arrivent plus à écouler le fruit de leur travail. Par conséquent, leurs récoltes, dont 30 % étaient destinés à l’exportation avant la fermeture des frontières, pourrissent dans les champs, malgré la petite transformation locale. Le secteur halieutique est aussi aux abois. Les producteurs ont dû étouffer tous leurs alevins.
D’après Bobbo Bakary, les producteurs sont découragés et redoutent que la situation empire, « si des dispositions concrètes ne sont pas prises pour sauver le secteur agricole. » Les producteurs espèrent donc un accompagnement des pouvoirs publics afin d’anticiper et d’éviter une crise alimentaire.
Il faut dire que le Minader a mis sur pied un plan de réponse sectorielle pour minimiser les impacts négatifs de la pandémie. Il y a le développement des cultures à court cycle et de grande consommation à travers la mise à disposition des semences de qualité, celui des cultures maraîchères autours des zones urbaines. La reconstitution des moyens d’existence des petits et moyens entrepreneurs agropastoraux en leur allouant des intrants agricoles et des petits équipements figure en bonne place.
- Par Josy
- 22 juil. 2020 09:36
Cet article a été écrit et publié en premier par Cameroon Tribune
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